Eristic Fuel

Fitz en concert au Backstage Bar (13/04/2016)

Interview

FiTZ, c’est avant tout un duo de musiciens : Damien Polfliet (guitare/basse/ choeurs) et Pierre-Yves « Piwi » Leman (batterie/chant).

Pourquoi avoir choisi le nom FiTZ pour le groupe ?

Piwi : Le nom FiTZ vient du roman de Robin Hobs, l'Assassin Royal, qui compte à l'heure actuelle 13 + 3 tomes. Quand Damien et moi nous nous sommes rencontrés, il y a longtemps, il m'a proposé de lire ce livre qui m'avait marqué. Je l'ai dévoré. Chacun de nous se retrouvait humainement dans l'histoire et trouvait des points commun avec le héro FITZ ou d'autres personnages. C'est pourquoi, quand il fallu trouver un nom pour le groupe, le nom de FiTZ a été une évidence. C'était ce qui nous rejoignait tous les deux Damien et moi. Aujourd'hui on se dit que le groupe est parce qu'il devait être.

Quelle est la première chanson que vous avez écrite pour le groupe ?

Piwi : Une des premières chanson écrite pour le groupe est le Fils bâtard. C'est également la première que l'on chante en concert car elle est directement inspirée du bouquin et donc liée au groupe. C'est une forme de satyre politique des temps moderne ainsi qu'une partie de politique.

Pourquoi avoir fait un groupe juste à deux ?

Piwi : Damien et moi avions tous les deux une frustration musicale. Cela faisait 20 ans que nous jouions chacun dans des groupes mais il y avait un manque, quelque chose que nous n'avions pas encore réalisé. Jusqu'à ce qu'on se rencontre. De là est né l'envie de travailler à deux sur base de ce qui nous reliait et nous marquait : FiTZ.

Comment gérez-vous musicalement le groupe à deux ?

Piwi : Nous nous sommes réparti les différents rôles qu'un groupe gère habituellement à quatre. Damien joue sur deux amplis, à la fois guitare et basse. C'était pour lui l'occasion de réaliser un vieux fantasme. De mon côté j'assume la place du batteur et du chanteur. Je chantais déjà dans un groupe pour enfant appelé les compagnons du temps.

Comment écrivez-vous vos textes ?

Piwi : Nous avions le groupe. Il fallait les textes. J'ai toujours eu envie de chanter mais la question était : quoi ? Je n'avais plus écrit depuis bien 15 ans et ne me voyais pas le faire. Jusqu'où jour où je suis rentré chez moi et j'ai vu ces images d'enfants morts sur la plage. Et là les vannes se sont ouvertes. J'ai écrit ma première chanson pour le groupe : Sous les pavés, le Fils bâtard et la pêche aux morts dans la foulée Il suffit de vivre tous les jours et de regarder tout ce qu'on voit. Quand moi j'ai la rage de tout ce qui se passe, ben voilà j'écris.

Damien : A partir de là, tous les textes ont été composés en 6 répètes. C'était là et ça devait sortir. On avait hâte.

Pourquoi avoir choisi de chanter en français ?

Pour nous, c'est une évidence de chanter en français car c'est notre langue maternelle, celle qu'on connait, celle qu'on pratique et avec laquelle on s'exprime depuis toujours. Et puis on a un accent de merdre en anglais. Ensuite, si on chante, c'est pour faire passer un message. Le message de cette rage en nous contre ce qui se passe. Comme on chante surtout pour des francophones c'était logique de chanter en français. A la fin des concerts, les gens nous disent parfois qu'ils ne savent pas s'ils ont aimé ou non mais aucun ne restent indifférent. Certains nous disent aussi que c'est comme une baffe de nous entendre car ils ne savent pas faire abstraction du contexte derrière. Certaines musiques ont également un double sens, comme sang pour sang. Alors que s'ils ne comprennent pas, les gens ne réagissent pas.

Quelles sont vos inspirations musicales ?

Piwi : Nous écoutons tous les deux de tout. Je suis prof de musique et donc j'ai du passer par beaucoup de style : Peter Gabriel, rock 70', Pink Floyd, Noir désir, Nick Cave...

Damien : Je joue de la guitare depuis que j'ai 10ans. J'ai appris tout seul en regardant des groupes sur MTV comme Muse. Je sens la guitare non comme une technique mais comme une matière sonore. J'aime le son que ce soit du Metallica, du jazz, du classique,… Ca fait tant d'années qu'on écoute de la musique de tout type qu'on ne sait plus d'où vient notre influence. A un moment, avec tous tes bagages, tu as ton son.

Que pensez-vous de la comparaison que font les gens entre FiTZ et Mass hystéria

Comme eux, nos textes se veulent revendicateur mais on se sent plus proche de groupe comme Noir désir ou No One Is Innocent.

Quels sont vos projets d'avenir pour le groupe ?

Damien : Pour le moment rien n'est vraiment programmé. On veut juste continuer à jouer. Si c'est ok alors tant mieux sinon tant pis. On prend les chances qui arrivent et on voit.

Piwi : Quand l'album est sorti on s'est dit Merde, l'aventure est déjà fini. Mais apparemment ça continue. On prend tout pour continuer à faire vivre le projet. On veut juste que ça circule et jouer. Et puis, sans critiquer, si le belge pouvait s'ouvrir à la musique francophone, ce serait cool. Vers septembre-octobre on va jouer au Québec. On cherche un label là-bas et en France. On ne cherche pas tellement en Belgique car on tourne assez bien dans le pays. Et puis un label belge pourrait se débloquer mais on en reparlera à ce moment-là.